Nouvelles Questions Féministes Vol. 24, No 1

Au coeur des mouvements de libération des femmes des années 70, une protestation a résonné avec force: Mon corps n’est pas à vendre! ». Revendiquer le droit à la libre disposition de son corps, c’était dénoncer le fait que, sous le régime patriarcal, le corps féminin est réduit à une marchandise, un instrument de travail ou encore à un objet sexuel. Ce refus de la « femme-objet » est emblématique du rapport tendu sinon impossible entre féminisme et objet. Il présuppose en effet un rejet de l’objet tout court, comme si le monde et le langage de l’objet ne pouvaient signifier que dépossession, appropriation, domination, instrumentalisation, objectification ou encore déshumanisation du sujet féminin. Le rejet de l’objet n’est pas le propre du féminisme mais il place ce dernier devant un dilemme singulier: si la femme-objet incarne « l’objet type » du féminisme, est-ce à dire que la libération des femmes sera sans objet … ou ne sera pas? 

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Description

Au cœur des mouvements de libération des femmes des années 70, une protestation a résonné avec force: Mon corps n’est pas à vendre! ». Revendiquer le droit à la libre disposition de son corps, c’était dénoncer le fait que, sous le régime patriarcal, le corps féminin est réduit à une marchandise, un instrument de travail ou encore à un objet sexuel. Ce refus de la « femme-objet » est emblématique du rapport tendu sinon impossible entre féminisme et objet. Il présuppose en effet un rejet de l’objet tout court, comme si le monde et le langage de l’objet ne pouvaient signifier que dépossession, appropriation, domination, instrumentalisation, objectification ou encore déshumanisation du sujet féminin. Le rejet de l’objet n’est pas le propre du féminisme mais il place ce dernier devant un dilemme singulier: si la femme-objet incarne « l’objet type » du féminisme, est-ce à dire que la libération des femmes sera sans objet … ou ne sera pas?