GARO, Au-delà du Sud, Beyond the South, Jenseits des Südens
Garo, Bernard,
2005, Format 42x29.7, 24 pages, 24 €, ISBN:2-940146-64-0
Cette publication ouvre les portes d’un voyage fabuleux au travers de la peinture et de la photographie, aux périphéries de notre connaissance et de l’Europe.
Description
Cette publication ouvre les portes d’un voyage fabuleux au travers de la peinture et de la photographie, aux périphéries de notre connaissance et de l’Europe.
Le projet ARIL (Alexandrie, Reykjavik, Istanbul et Lisbonne) permet de faire des liens plastiques et historiques, tout en favorisant la prise de conscience des limites de sa propre perception. Au-delà d’une démarche purement conceptuelle et sensible se développera un espace réservé aux textes d’auteurs scientifiques, humanistes, politiques et littéraires qui, au travers de leurs spécificités, vous permettront de percevoir le monde qui vous entoure dans son ambiguïté, sa différence et sa relativité, révélant la réalité polymorphe, polychrome et polyphonique de nos périphéries.
Presse
Bernard Garo s’inspire de l’Egypte pour créer des toiles que l’on aimerait toucher. L’artiste expose, à partir de jeudi, de grands formats dans une galerie lausannoise. Ils sont le résultat d’un voyage initiatique au pays des pyramides. Explications.
Depuis 16 ans, Bernard Garo est peintre. Inlassablement, l’artiste nyonnais continue son chemin avec son lot de doutes et d’interrogations. Après son projet des trois B, Barcelone, Bâle, Berlin, il a ressenti le vertige du vide. Au creux de la vague, il se questionne. Où vais-je et comment trouver quelque chose qui me stimule? Dans son désir de mieux connaître le monde, il s’intéresse aux périphéries et choisit quatre destinations: l’Egypte, Reykjavik, Lisbonne et Istanbul. Fin 2003, il découvre les pyramides et revient bouleversé et choqué par la beauté de ce pays.
De retour en Suisse, il emmagasine les images et les émotions. J’ai mis quatre mois avant de me lancer. Je ne voulais pas une peinture d’émotions pures. Quand l’envie de peindre devient intenable, il choisit de grands formats comme jamais il n’en a peints. Ils étaient adaptés à la thématique, je n’ai pas fait grand pour faire grand, s’excuse-t-il presque. Principalement diptique ou triptyque, les toiles dialoguent, se renvoient les unes aux autres.
Bernard Garo devient maçon quand il se met au travail. Il peint au tamis, à la truelle, au bâton, à l’éponge, au pinceau, quand c’est vraiment nécessaire, et spraye les couleurs. Il se sert de bitume, de flock, de latex et de brique pour mieux rendre sa vision de l’Egypte. Comme cette pyramide terreuse vue du ciel. Bernard Garo fait de la peinture que l’on aimerait toucher. On a envie de sentir le granuleux sous ses doigts et caresser ce noir velouté rendu par le flockage.
Ce premier projet, ce premier voyage a donné naissance à Au delà du Sud, une exposition à la galerie Synopsis à Lausanne, à voir dès jeudi. Au-delà du Sud, c’est aussi le titre d’une publication qui sortira prochainement en marge de l’exposition avec des reproductions et des textes de réflexions.
Des voyages à Reykjavik, Lisbonne et Istanbul, ces prochaines années, continueront à nourrir la peinture de Bernard Garo et donneront lieu, à de futures expositions.
Contessa Pinon, La Côte, 1er mars 2005.
EXPO Ebloui par la découverte de. l »Egypte, le Nyonnais Bernard Garo s’en inspire.
Visite aux temples de la démesure
Hors limites, c’est sa constante. Bernard Garo est un homme du trop. Non pas juste parce que, sa haute taille dépasse tout le monde, mais parce que chez lui tout est démesure: les passions, l’effervescence créatrice, la profusion productive, les formats, les matières… Un trait si peu vaudois qu’il surprend dans nos contrées du « juste milieu ». Fasciné par les croisements de cultures, les télescopages de l’originel et de l’actuel et les collisions entre la pérennité des grands archétypes et l’instabilité croissante du monde contemporain, le Nyonnais a ajouté un nouveau territoire à sa géographie élective: l’Egypte.
Envoûtement des signes
Pas de métropole cette fois-ci, pas de brutalité urbaine comme dans ses séries inspirées par Barcelone et Berlin. Ici, « Au-delà du Sud », c’est l’épaisseur de l’histoire et la puissance d’envoûtement des signes qui donnent le ton. Mais la démesure est bien là, non plus dans la densité architecturale et la frénésie humaine, mais dans la monumentalité presque hors échelle des temples et, la place prioritaire réservée à l’au-delà.
Garo empoigne ses fascinations égyptiennes comme ses autres sujets: dans des formats gigantesques qui nous incluent dans leur espace, avec un souffle large un regard mobile qui tantôt surplombe et tantôt rase le sol pour y chercher des traces, une attention tactile à la « peau » minérale des choses, un goût des trames, textures et grillages. Sans oublier son mélange singulier d’implication très physique qui passe par son amour des matières brassées et transmuées et de sentiment métaphysique qui renvoie aux grands mystères philosophiques et aux grandes questions scientifiques du monde d’hier et d’aujourd’hui.
Suite égyptienne
Pas de doute, cette suite égyptienne montre que Garo se bonifie avec les années, et plus du côté des grands formats où peindre « aux extrêmes limites de mon corps », dit-il, le porte au vertige et au dépassement de soi, que des petites toiles, plus inégales, où l’exiguïté du territoire le pousse parfois à se contenter d’effets matiéristes. Mais sa série de peintures géantes inspirées des pyramides et tombeaux, même si elle ne peut manquer de rappeler le souffle puissant et les matières âpres de Kiefer, l’histoire germanique en moins, est du tout grand Garo.
Françoise Jaunin, 24 Heures, avril 2005
Au sud de Garo
Des Ondes fossiles saisies, Au-delà du Sud des Périphéries: les titres des oeuvres de Garo soulignent les incessants voyages de l’artiste né à Genève en 1964 et qui travaille aujourd’hui entre Paris, Nyon et Barcelone. Il y a quelques mois, dans un livre du poète Dominique Brand, les Editions Antipodes donnaient à voir quelques encres de Chine de l’artiste. Dans une superbe plaquette de grand format, elles révèlent les dernières pérégrinations du peintre. Des pâtes et des matières (il utilise volontiers le flocage sur toile de lin), des couleurs sable aussi, ramenées de ses nombreux voyages en Egypte, puis des voûtes couleur brique semblant des morceaux d’infini, d’une beauté minérale à la fois familière et toujours inexplorée. Le poète écrit: « Le silence est un poème/ Un refuge une prison/ Une fenêtre sur le monde. » Les peintures de Garo aussi.
J.-B.B, L’Illustré, 27 avril 2005
Arpenteur des villes
Pour Bernard Garo, la peinture est un moyen d’arpenter et d’appréhender le monde. Les villes surtout l’attirent. Par leur géographie d’abord, mais aussi par leur stratification d’histoire, leur caractère particulier, leur psychologie, leur peau même. Après l’axe que le peintre nyonnais a tiré de Barcelone à Bâle et Berlin, le voici qui nomadise dans les périphéries. Le nouveau périple au long cours qu’il a entamé l’an dernier sous l’énigmatique label de ARIL a bouclé sa première étape à Alexandrie avant de visiter Reykjavik, Istanbul et Lisbonne. Le premier tome de cette tétralogie, dont les toiles ont été exposées chez Synopsism en mars-avril, est paru: l’épaissseur d’un cahier mais en format géant, il évoque ses fascinations égyptiennes à l’enseigne bien marquée au sceau du Nil, du passage. Passage entre le monde des vivants et des morts, le visible et l’invisible, le tactile et le mental, le savoir scientifique et la pensée mystique. Cartographe d’un monde réinventé, Garo explore les territoires, les sens, et les mémoires mais les matériaux et les techniques aussi, entre brique et bitume et flocage. Excessif dans sa rigueur ou rigoureux dans ses excès, il sonde aussi les voies transversales entre musique, poésie, danse et performance. Et y greffe en plus les voyages intérieurs et les bourlingues de l’imaginaire.
Françoise Jaunin, 24 Heures, 31 mai 2005.