Au creux du monde
Gallaz Christophe,
ISBN:978-2-88901-273-2, 2025, 365 pages, 26€
Christophe Gallaz a publié des milliers de chroniques et d’autres textes dans les quotidiens et les revues de Suisse romande et de Paris. Une sélection méticuleuse en a dégagé cet ouvrage préfacé par Christian Ciocca, qui perçoit chez son auteur un « don de double vue » nécessaire aux dévoilements de notre monde-spectacle éperdu.
De quoi convier les lecteurs de ces pages au cœur de leur propre existence qui balance elle aussi des arts au sport, de la littérature aux champs de l’amour ou de l’angoisse, de l’enfance aux animaux de compagnie, du langage à ses tics ou de la ville au crime environnemental. Une invitation majeure à traquer les signes éclatés de notre époque – puis à les relier pour mieux la comprendre et s’y comprendre.
Description
« Quelle langue ! », Jean Ziegler.
« Vos interventions dans Libération bougent l’esprit », le philosophe Gilles Châtelet.
« Christophe, pourquoi nous détestez-vous autant ? », une association de motards.
« Doux et féroce », Le Temps.
« Une analyse incisive, percutante et brillante », Jack Lang.
« Vers les cimes d’une sociologie que ne renierait pas le philosophe allemand Georg Simmel », Le Nouveau Quotidien.
« Tu nous pompes l’air », anonyme.
« Merci pour vos splendides analyses du dimanche qui réconfortent et donnent doux et beau courage », Jean-Luc Godard.
Christophe Gallaz a publié des milliers de chroniques et d’autres textes dans les quotidiens et les revues de Suisse romande et de Paris. Une sélection méticuleuse en a dégagé cet ouvrage préfacé par Christian Ciocca, qui perçoit chez son auteur un « don de double vue » nécessaire aux dévoilements de notre monde-spectacle éperdu.
De quoi convier les lecteurs de ces pages au cœur de leur propre existence qui balance elle aussi des arts au sport, de la littérature aux champs de l’amour ou de l’angoisse, de l’enfance aux animaux de compagnie, du langage à ses tics ou de la ville au crime environnemental. Une invitation majeure à traquer les signes éclatés de notre époque – puis à les relier pour mieux la comprendre et s’y comprendre.
Presse
Christophe Gallaz: «Vivre en Suisse aiguise la pensée»
Dans Au creux du monde, Christophe Gallaz réunit une centaine de ses chroniques parues dans la presse entre la fin des années 1970 et aujourd’hui. Le portrait diffracté de notre société par une plume qui allie pensée complexe et sensualité.
Reprenant une centaine de ses meilleurs billets parus notamment dans Le Matin Dimanche, entre 1978 et 2021, mais aussi dans Le Monde ou Libération, Christophe Gallaz livre une anthologie passionnante et généreuse qui court jusqu’en 2024. D’une section à l’autre («Amours», «Amis», «Arts», «Société», «Sport, «Villes», etc.), on le redécouvre tendre, lorsqu’il évoque la disparition de sa mère, ou véhément, lorsqu’il dresse un portrait de son pays, «La Suisse et le mal». en 1990, chronique à l’humour tranchant, admirée par Jean-Luc Godard, dans laquelle il scande: « En Suisse, il y a moins de polémiques intellectuelles, de débats fondamentaux et de tournois idéologiques que de traîtres aux valeurs consensuelles», et plus loin: «En Suisse, la vie chemine entre les pasteurs et les cancéreux. En Suisse, il faut trouver en soi les sources de sa propre joie.»
Autogoal et protestantisme
Tout est question de point de vue, chez Gallaz: il s’agit de prendre du recul, de mettre en rapport ce que la logique commune dissocie. Débusquer des correspondances éclairantes entre des faits de l’actualité. Il lie l’autogoal, le protestantisme et le pardon, la prolifération des caméras de surveillance dans l’espace public avec la multiplication des «coachs». Tout l’intéresse. Les conversations amoureuses, les tics de langage, les tatous, la starlette Nabilla, les médias, la politique, l’écologie… Retrouver ses textes, les (re)découvir aujourd’hui en volume, les fait accéder à un statut littéraire. A l’heure des réseaux sociaux et des fausses informations, les débats intellectuels sont devenus rares. Cette publication arrive à point nommé pour éveiller et aiguiser nos perceptions, nous permettre de réhabiter un peu plus le monde.
[…]
Article de Julien Burri, paru dans Le Temps du 29 mars 2025
Christophe Gallaz, tout un monde dans ses chroniques
Un étrange télescopage se produit lorsqu’on rencontre pour la première fois Christophe Gallaz. Une collision, en quelque sorte, entre la quiétude et la sérénité qui se dégage de cette figure du paysage médiatique romand et le propos percutant et sans concession dont a souvent fait preuve sa plume lorsqu’il s’est agi de rédiger des chroniques. Attablé dans un café lausannois, l’homme accueille avec une modestie certaine et se présente avec des mots à peine plus marqués qu’un murmure. Des propos se suivent, entrecoupés parfois par des silences, par un index posé sur les lèvres qui accompagne de courts moments de réflexion.
Au fil de l’échange qui s’installe naturellement, le natif de Valeyres-sous-Rances (VD) prend le temps qu’il faut pour expliquer pourquoi il est devenu LE chroniqueur que les lecteurs de Suisse romande et de ses environs ont tant aimé lire. Et qu’ils lisent toujours dans les pages de L’Evénement syndical. Durant sa longue carrière, Christophe Gallaz a posé ses pensées un peu partout. Sous nos latitudes, principalement: du Nouveau Quotidien au Temps, en passant par Le Matin Dimanche, là où il s’est enraciné durant de longues décennies. Et ailleurs? Ailleurs aussi. Les rédactions du Monde, de Libération ou des Inrockuptibles ont également vu passer ses contributions.
La vocation par un drame
Le corpus imposant d’écrits est aujourd’hui au cœur d’une opération éditoriale réjouissante: la maison lausannoise Antipodes en a sélectionné un bon nombre, issus des journaux cités, mais aussi d’autres supports (catalogues, magazines…) pour une sorte de gros best of au titre évocateur: Au creux du monde. Les premières traces présentes dans le volume remontent au début de l’année 1982. On y croise notamment une réponse au vitriol aux affirmations très conservatrices de la philosophe genevoise Jeanne Hersch à propos de la jeunesse suisse. En retrouvant ces textes lointains, on peut se demander comment est née sa vocation de la chronique, de cet exercice que Gallaz définit, sourire en coin, comme «l’art de désigner ce qui est intangible et permanent dans nos sociétés»?
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Rocco Zacheo, L’événement syndical, 3 avril 2025.