Au coeur de l’Europe
Une histoire de la Suisse entre ouverture et repli
Enckell, Marianne (trad.), Gilliard, Diane (trad.), Holenstein, André,
2019, 272 pages, 24 €, trad. Marianne Enckell et Diane Gilliard , ISBN:978-2-88901-143-8
La Suisse n’est pas une île coupée du monde, elle ne l’a jamais été. Des relations politiques, économiques, militaires et culturelles l’ont toujours liée à l’Europe environnante, même si, en même temps, elle n’a cessé d’avoir tendance à l’isolement.
Description
La Suisse n’est pas une île coupée du monde, elle ne l’a jamais été. Des relations politiques, économiques, militaires et culturelles l’ont toujours liée à l’Europe environnante, même si, en même temps, elle n’a cessé d’avoir tendance à l’isolement.
Dans son histoire transnationale de la Suisse, André Holenstein remonte aux racines de la Confédération pour analyser ses relations extérieures, depuis le XV e siècle jusqu’à l’instauration de l’État fédéral. L’auteur dégage deux constantes dans les tensions qui marquent la Suisse aujourd’hui encore : l’ouverture à l’Europe et au monde ; le repli sur soi.
L’ouvrage montre ainsi comment la Confédération a pris conscience de son identité et de son existence autonome au XV e siècle, et pourquoi la Suisse existe encore aujourd’hui, au début du XXI e siècle.
Table des matières
• Histoire et actualité de la question
Trouble dans la Suisse : intégration européenne et mondialisation
Impasses et angles morts dans la vision de l’histoire nationale
Formation de l’identité et expérience de l’altérité: la fondation de la Confédération au XVe siècle
• Connexions dans l’ancienne Suisse
Connexions par l’émigration
Émigration militaire
Migration civile
Liens commerciaux
Relations étrangères et diplomatiques
• Le repli dans l’ancienne Suisse
La neutralité comme repli: du principe de la raison d’État au fondement de l’identité nationale
L’identité par le repli: « des paysans pieux et nobles » contre la méchante noblesse
Menace contre l’identité suisse: la critique au service mercenaire et à l’ingérence dans les conflits de tiers
L’helvétisme: le repli face à l’étranger et la découverte du caractère national suisse
• Illustrations
Entre intégration et repli: rôles et représentations de la Suisse aux XIXe et XXe siècles
Autrement (et mieux): l’expérience du Sonderfall
Autre (et exemplaire): la justification du Sonderfall
Les relations extérieures d’une petite république neutre
La croissance par les connexions: un petit pays, mais une puissance économique
• Au cœur de l’Europe: la transnationalité, condition d’existence de la Suisse
Les connexions, stratégie de survie
Le repli, fondement de l’identité, stratégie de légitimation
Qu’apporte une lecture transnationale de l’histoire suisse?
• Bibliographie
Presse
André Holenstein est l’invité de Christian Ciocca dans Versus Penser (RTS, Espace 2, 1er février 2019). Ecouter l’émission
La Suisse et l’Europe
Alors que la question identitaire enflamme les débats, André Holenstein trace à grands traits les rapports de la Suisse à son continent, Remontant au Xve siècle, il met en évidence les interactions de cette entité avec ses voisins européens. Les relations sont marquées par les migrations. À l’instar des confiseurs grisons, des soldats fribourgeois ou des savants bâlois, de nombreuses personnes partent travailler à l’étranger. À partir de la fin du XIXe siècle, l’immigration sur sol helvétique devient pour la première fois plus importante que les départs. L’économie se développe aussi à travers les échanges extérieurs. Quant au niveau politique, la Suisse doit son indépendance aux grandes puissances. De leur côté, les Confédérés ont mis en avant un discours sur leur pays le présentant comme un cas à part, un modèle. André Holenstein évoque un comportement ambivalent, contradictoire et parfois schizophrène, entre ouverture et repli vis-à-vis de l’Europe. Par ses analyses, il prouve qu’une véritable histoire nationale ne peut s’établir sans regard transnational.
Fabrice Bertrand, Passé Simple, avril 2019